Affichage des articles dont le libellé est POESIE CONTEMPORAINE. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est POESIE CONTEMPORAINE. Afficher tous les articles

dimanche 21 février 2016

DEUX POÈTES TAÏWANAIS POUR DIRE AUSSI NOTRE HISTOIRE !

GRAVURE DE NELIDA MEDINA
Sans doute qu’il y a quelques années, j’aurais accordé aux deux ouvrages que vient de m’envoyer Neige d’août, une attention moins grande. Moins accompagnatrice. C’est que les poèmes de ces deux auteurs taïwanais que Camille Loivier, l’une des chevilles ouvrières de ces publications, a tenu à me faire découvrir, ne relèvent pas de ces écritures savantes, retournées, interrogeant inlassablement leur relation sensible et longue à la parole, déconstruisant, reconstruisant dans une recherche sans fin de leur identité, une langue dont on sait pourtant depuis bien longtemps qu’elle ne nous appartient pas en propre. Je n’ai évidemment rien contre ces voix intérieures qu’il est dans la nature même de la poésie de pouvoir faire entendre mais à l’heure où l’univers dans lequel nous vivons vient si largement à nous et avec lui son lot de négations sanglantes de la plupart des valeurs sur lesquelles s’est bâti notre hypothétique humanité, j’attends désormais que la voix du poète prenne davantage en charge l’Histoire, ses désastres, ses drames, bref, l’infinité des situations le plus souvent peu enviables que le monde tel qu’il est impose à ses populations.

samedi 23 janvier 2016

KATRINA. ISLE DE JEAN CHARLES, LOUISIANE. FRANK SMITH. CES LIEUX QUI SONT AUSSI DES FORCES !

Habitation Isle Jean Charles




















« Il faut s’exercer au lexique de l’écart, de l’éloignement, de la dispersion. Pointer du doigt les formes de l’effacement. L’abandon et l’abolition s’ajoutent à la liste. On lutte contre l’anéantissement, c’est toujours ce que l’on entend au sujet des Indiens. »

Je ne me lancerai pas ici dans une analyse du beau livre que Frank Smith  a consacré au sort de cette terre de Louisiane aujourd’hui noyée dans l’éparpillement, à laquelle, malgré ouragans et cyclones, malgré les féroces dégâts occasionnés par l’exploitation pétrolière, continuent de s’accrocher quelques descendants d’Indiens Biloxi-Chitazmacha-Choctaw qui semblent y avoir mené, dans le vieux temps, c’est-à-dire au moins jusqu’au milieu du siècle dernier, une vie relativement protégée. Je ne ferais assurément pas mieux que l’excellent compte-rendu de Jean-Philippe Cazier, intitulé Poétique de la circulation, qu’on pourra lire en accès libre sur MEDIAPART.

Je ne suis pas familier de l’œuvre de Frank Smith et suis même généralement sceptique sur l’intérêt, pour moi, des livres que défendent a priori quelques-uns de ces artistes intellectuels proclamés d’avant-garde qui semblent lui vouer une certaine admiration. L’agacement que provoquent chez moi la multiplication, dans la création contemporaine, des listes, son refus assez systématique de l’élaboration rythmique et syntaxique, la platitude assez générale de la langue et ses copiés-collés de la soi-disant réalité, aurait dû même me détourner de m’intéresser à un ouvrage où ces choses, à première vue, se découvrent.

Me retiennent pourtant et fortement dans ce livre, non seulement le tableau déprimant de notre monde de plus en plus abandonné aux puissances technologiques, matérielles et financières qui le défigurent et en réduisent toujours davantage la belle et giboyeuse diversité humaine et naturelle. Non seulement encore le dispositif ouvert choisi par Frank Smith pour rendre compte de son empathique relation avec la micro-nation indienne par laquelle il est parvenu à se faire accueillir. Me retient en premier lieu la disposition d’un authentique écrivain qui dans ce livre semble presque totalement renoncer à cette position d’autorité que lui confère en principe sa qualité d’auteur.

                                           Un délestage de soi-même


mardi 12 janvier 2016

L’INDICIPLINE DE L’EAU. JACQUES DARRAS.



C’est avec le plus grand plaisir que nous saluons aujourd’hui la sortie dans la collection Poésie / Gallimard de l’anthologie personnelle de Jacques Darras, L’indiscipline de l’eau.

Ce volume dont nous avons rédigé la Préface, paraît à l’occasion du cinquantième anniversaire de cette prestigieuse collection qui avec ses plus de cinq cents titres publiés, pris à l’ensemble des littératures du monde, s’attache à mettre en résonance les poèmes d’aujourd’hui avec ceux de tous les siècles passés.

Nul doute que la poésie « illimitée » de Jacques Darras n’ait sa place au sein d’une telle entreprise.

Comme nous le rappelons dans notre préface, « le propre de la poésie pour Jacques Darras, n'est pas de définir les contours de Vérités arrêtées. Assénées. Le propre de la poésie pour lui est de lier. D'ouvrir. D'embrayer les organes moteurs du vers à la façon, pourquoi pas, des méta-mécaniques de Tinguely, pour nous mettre tout entier, corps et esprit, en mouvement. La poésie, comme il le dit dans sa Transfiguration d'Anvers , est par excellence l'art de la proximité et de l'inachèvement. Proximité avec la totalité toujours plus à explorer de l'Univers. Et du spectacle des bulles s'élevant à l'intérieur d'un verre de Champagne qui peut ramener aux profondeurs géologiques des temps où les plaines de la Marne, de l'Aube et bien sûr de la Vesle étaient encore recouvertes par la mer, jusqu'à celui des étoiles qui parlent de ces milliards et milliards de galaxies qui composent aujourd'hui notre ciel, certes, elles ne manquent pas les provocations qu'adresse la réalité, heureusement, à nos imaginaires. Car, nous le redit à chaque ligne toute l'œuvre de Jacques Darras, le caractère inachevé, dérisoire peut-être aussi, de notre propre construction humaine ne doit pas nous désespérer. Mais être considéré avant tout comme une chance. Puisque c'est de là que s'éprouve la vie. La possibilité pour elle de se nouer amoureusement, dynamiquement à l'autre. De relancer incessamment les images1. Par quoi "prennent forme les poèmes, les voyages, les projets proportionnés aux dimensions […] de l'univers".

Note : En cela Jacques Darras se montre d’ailleurs très proche de ce que nous avons évoqué dans l’un de nos tout derniers billets à propos du Noé  de Giono
Voir aussi notre document à télécharger


mercredi 25 novembre 2015

BANDE DE GAZA. SYLVIE NÈVE.

André ROBILLARD, LAM, Villeneuve d'Asq

L’Atelier de l’Agneau vient de publier Bande de Gaza, un intéressant texte de Sylvie Nève que certains peut-être se souviendront d’avoir entendu, il y a quelques années, sur les antennes de Radio-France sous la forme d’un oratorio mis en musique par le compositeur Éric Daubresse. Le livret de cet oratorio s’accompagne de textes plus récents dont l’un d’ailleurs réagit au propos d’un journaliste trouvant apparemment surprenant que l’auteure ait écrit, sans «y  avoir jamais mis les pieds », sur cette terre qu’elle a décidé, non de chanter, mais de prendre comme objet de pensée « pour y comprendre quelque chose ».

samedi 21 novembre 2015

GRAND STADE DE LUDOVIC JANVIER

Les récents événements auxquels nous pensons tous ont associé dans les esprits l’image d’un stade, celui du Stade de France, et celle d’une violence considérée parmi les plus extrêmes et les moins humainement défendables. Fidèle à cette philosophie qui tend moins à apporter des réponses toutes faites qu’à tenter d’élargir et d’approfondir la réflexion en se refusant autant que faire se peut aux simplifications parfois grossières des journaux, aux réflexes mentaux dont nous pourvoient les formes diverses de dressage auxquelles nous sommes plus ou moins soumis, j'ai éprouvé le désir de relire le texte magnifique du poète Ludovic Janvier, intitulé Grand Stade.
   

" à tout instant la planète est ce stade où c'est l'heure
pour nous cocus pour nous battus de s'amuser au match
l'heure où beaux gisants du voir venir on assiste tranquilles
à la ruée sur nous des morts plein cadre sans bouger
de nos gradins chacun chez soi où tout vient apparaître
crier puis disparaître entre stupeur et sommeil

soixante-sept morts à zéro l'autre jour un beau score "


mercredi 4 novembre 2015

MOI AUSSI D'ARIANE DREYFUS.

ARIANE DREYFUS
Ludovic Degroote vient de consacrer une belle note de lecture à l'ouvrage d'Ariane Dreyfus que nous avons très récemment publié à l'intention toute particulière - quoique non exclusive - du public scolaire.
On peut la consulter sur le site de Florence Trocmé, POEZIBAO.

Voici le début de cette note : 
Emprunté à un vers de Guillevic, le titre, Moi aussi, invite le lecteur à entrer dans ce livre à la couverture rouge vif, adjectifs et couleur qui siéent à l’auteur, parce qu’elle ne cesse de dire la vie, le corps, mais aussi parce que ce rouge est une couleur de conte, celle du Petit Chaperon Rouge évoqué en exergue, dont le personnage est rapproché du poète car " ce qu’il répond surgit du plus profond de nous". 


Signalons également la présentation attentive de cet ouvrage et de notre entreprise qu'a effectuée Claude Vercey dans son très actif magazine numérique.

dimanche 1 novembre 2015

PROPOSITIONS DE RENTREE


Prenant la suite du 

LES DÉCOUVREURS 2  

continuent d’accompagner les enseignants dans leur recherche d’actions originales, créatrices à la fois de sens et de valeurs, autour de la littérature vivante.




Prix des Découvreurs 2015-2016


Il s’ouvre largement à l’international avec les ouvrages, en édition bilingue, d’un poète chinois et d’une poète irlandaise. Signalons aussi celui d’une poète syrienne, Fadwa Souleimane qui réfugiée en France tente de mettre des mots sur l'expérience profonde qu'elle a du conflit qui ensanglante son pays depuis de nombreuses années.
Le Dossier comprenant d'importants extraits et de nombreuses illustrations peut être téléchargé directement en quelques minutes
Ils offrent de nombreuses possibilités d’exploitation dans les classes même pour celles qui ne participeraient pas à l’ensemble de l’opération.

Découvrir un poète contemporain :